dimanche 19 juin 2011

Embryon 09

« Ce n’est pas si simple, dit-elle. Il ne suffit pas d’un coup de dé pour savoir ce qui se passe ensuite ».

Mais il y aurait un médium. Une trace ésotérique dans chacun d’eux qui les lierait aux autres. Un code.

Un système de paragraphes mis les uns derrière les autres dans un ordre pseudo-aléatoire.

Ce serait un livre. Une histoire fragmentée en paragraphes de tailles variables, comme les données d’un programme linéaire sur un vieux disque-dur avant défragmentation.

Ce serait un livre dont vous estes le cerveau. Il faudrait passer ses pages au peigne fin pour y récolter l’histoire, en bribes. Les agréger dans sa mémoire. En faire un ensemble sensible.

Ce ne serait pas une énigme numérique. L’ordre n’aurait pas d’importance. Ils seraient disposés de manière à ce que seule une vision globale soit compréhensible.

Un livre comme une immense feuille blanche sur laquelle on aurait éclaboussé son récit avant de la plier n’importe comment et de la brocher. Un roman de Burroughs.

Toute exploration linéaire serait impossible.